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LAT. : 38° 42’ N
LONG. : 9° 7’ O


Hors champ, mais pas complètement non plus. Dès les prémices de notre voyage, en envisageant le Portugal, nous rêvions de visiter une fabrique d'azulejos, ces carreaux de faïence typiques qui ornent une quantité incroyable de murs ibériques… cependant toutes nos pistes étaient restées sans issue, impossible de dénicher le contact d'un artisan travaillant encore cet emblème éclatant! Nous étions déçus, mais rien d'étonnant apparemment.

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Bom dia João! Êtes-vous le créateur de cette enseigne ?
 

Ma famille oui, mais pas moi directement. C'est mon grand-père Joaquim Cortiço qui l'a créée en 1979.

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Que signifie la marque "Cortiço & Netos" ? Est-elle née dès 1979 ?


Mon grand-père ne s'est pas immédiatement préoccupé de la mise en place d'une marque, l'utilisation de son nom, Cortiço, suffisait amplement à l'époque. Ceci dit "Cortiço & Netos" date de peu de temps après il me semble, vers 1981 quelque chose comme ça. "Netos" se traduit par "enfants".

 

Votre grand-père avait alors déjà l'idée de transmettre un jour son entreprise ?


Probablement! Ma mère n'aurait peut être pas eu envie de reprendre le flambeau, mais la question ne s'est pas posée puisqu'à la mort de notre grand-père en 2013, mes frères et moi avons décidé très naturellement de nous arranger pour poursuivre l'activité familiale engagée trente-quatre ans plus tôt.

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Combien de frères êtes-vous ? Quel a été votre stratagème ?


Nous sommes quatre, ce qui nous permet en fait assez simplement de nous relayer pour faire tourner la boutique, sans quitter nos jobs respectifs.

 

D'où vous vient cette sensibilité pour les azulejos ?


Pedro est designer, Ricardo réalise des films, dont notamment un joli documentaire sur "Cortiço & Netos" qui est visible en ligne sur notre site, n'hésitez pas à y jeter un oeil! Notre cadet, Tiago, est encore étudiant, quant à moi, je prépare une thèse en Design tout en donnant des cours. 
Je pense qu'au delà de ça, nous souhaitons faire honneur à notre grand-père, et puis ça nous plait de prendre en charge, ensemble, un bout de patrimoine !

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Quels types d'azulejos proposez-vous ici ? D'où proviennent-ils ?


Des pièces anciennes, voire très anciennes, puisque dès le départ mon grand-père travaillait en partenariat avec des usines, mais récupérait aussi pas mal de stocks que d'autres boutiques cherchaient à écouler. Aujourd'hui, à ma connaissance, seules trois ou quatre usines fabriquent encore des azulejos (Primos Victoria, Revigres, Viuva Lamego…), et il n'y a plus de fabrication artisanale. Dans les années 1900, le marché s'est effondré, causant la fermeture au fur et à mesure de toutes les manufactures d'où sont sortis les plus remarquables carreaux.

 

Nous sommes miraculeusement tombés en arrêt devant votre vitrine au hasard d'une flânerie curieuse. Ce quartier très hétéroclite de Martim Moniz est-il le berceau originel de "Cortiço & Netos" ?


Pas du tout, la boutique de mon grand-père se trouvait à Benfica, loin du coeur de Lisbonne. Nous avons fait le pari d'ouvrir ce lieu central il y a peu, la marque a ainsi fait peau neuve, et tels que vous les découvrez, les carreaux sont tout juste installés. Nous avons encore beaucoup d'idées pour améliorer la mise en valeur des azulejos… à commencer par changer cette lumière derrière le comptoir, pas très joyeuse !

 

Souhaiteriez-vous réinjecter des azulejos de votre création parmi les très belles références exposées dans votre boutique?


Oui, nous y pensons de plus en plus, d'autant plus que sinon la traditions des azulejos finira par se perdre. Notre priorité était de déménager la boutique, mais maintenant que c'est fait et que nous avons tous pris nos repères dans l'aventure, nous souhaitons travailler sur des rééditions d'azulejos. Nous prospectons donc dans la région pour dénicher une fabrique capable de nous accompagner dans ce projet !

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La transmission du patrimoine semble essentielle à vos yeux?


Non seulement l'assurance de préserver le patrimoine, en agissant chacun à son échelle, mais aussi en faisant cela, de préserver des savoir-faire ancestraux qu'il serait dramatique d'abandonner. A notre époque il est indispensable d'agir dans ce sens, car les choses se meuvent extrêmement vite !
C'est pour cela que votre démarche via "Since Aujourd'hui" me plait ! Bon courage pour la suite de votre voyage et bonne continuation pour le projet !

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LE SITE
Calçada de Santo André, 66. 1100-497 Lisboa, Portugal

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